"Le Monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page." Saint Augustin.

mardi 2 avril 2013

Les cousins Germains


Nominé pour faire partie des 7 nouvelles Merveilles du monde et situé seulement à 6 heures de route de chez moi, il était difficile de passer un jour à côté du château de Neuschwanstein.
Encore plus difficile étant d’écrire et de prononcer son nom correctement.

Ce château construit au XIXe siècle par l’excentrique roi de Bavière Louis II (ou Ludwig II pour les locaux) inspira d’ailleurs Walt Disney pour son château de la Belle au Bois dormant.
Bâti au sommet d’un éperon rocheux haut de 200 mètres en 15 ans, il est un mélange flamboyant de style gothique, médiéval et romantique, rendant hommage dans chacune de ses pièces au cygne (la traduction de Neuschwanstein étant le Rocher du nouveau cygne) et de Richard Wagner, deux choses dont Louis le deuxième était grand fan.

Hélas pour ce dernier, il ne pourra en profiter pleinement car il mourut dans des circonstances mystérieuses moins de deux ans après sa construction, laissant à la postérité un logis qui draine aujourd’hui plusieurs millions de visiteurs chaque année, et les retombées économiques qui vont avec, la visite n’étant pas attachée avec des saucisses, allemandes soient-elles.

Le château peut être admiré de différents points de vues, que ce soit en contrebas de l’entrée principale, 


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ou bien (et surtout) depuis le Marienbrucke, 
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un pont situé en face dans la vallée et qui offre une bien meilleure vue d’ensemble sur le site.

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Chemin faisant, il est aussi possible d’observer le château de Hohenchwangau, demeure de la mère de Ludwig, à qui ce dernier avait interdit de venir le voir chez lui pour rester peinard.

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La meilleure vue reste depuis la montagne d’en face, mais hélas je n’avais pas mon matériel d’escalade pour y aller donc je vous mettrai une photo de quelqu'un d'autre afin de vous rendre compte de la beauté du machin.



On notera au passage que deux facteurs auront leur influence sur l’appréciation des sites pendant ce voyage : le temps (c’est forcément beaucoup plus beau avec du soleil et sans neige) et les Chinois, qui une fois encore m’auront gavé même au fin fond de l’Allemagne. Putain de Chinois.
Ce n’est donc pas sans déception que j’ai pris cette photo, montrant désormais clairement que le Chinois est considéré en tant que touriste influent (et inévitable) du monde.


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Bref, une fois le château visité, la route reprend jusqu’à Munich, situé à 2 heures de là.

Munich, capitale du land de Bavière, est la 2e plus grande ville d’Allemagne et la 1ere ville du monde en terme de consommation de bière. Ne serait-ce que par cet évènement mondial qu’est l’Oktoberfest chaque année pour célébrer le divin breuvage qui fut longtemps considéré ici comme un aliment à part entière, tel que le pain.

A cette occasion, passer à la Brasserie Hofbrauhaus, plus vieille brasserie de la ville fondée en 1589 était inévitable. 





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L’endroit est impressionnant, s’étend sur une surface considérable et abreuve près de 1000 personnes en même temps. Trouver une place relève du parcours du combattant dans le brouhaha absolu qui règne ici mais une fois assis, la soif s’étanche à coup de chope de 1 litre et la faim d’épaule de porc grillé. Attention aux cheveux le lendemain.


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C’est d’ailleurs dans une de ces brasseries typiques qu’un petit agité politique du NSDAP prénommé Adolf Hitler commettra avec ses compères un putsch en 1923, à l’issu duquel il rédigera sa doctrine en prison dans Mein Kampf. Il comprendra alors que ce sera par la voie légale politique qu’il aura le plus de chance de parvenir à son but. Ce sera chose faite en 1933 lorsqu’il réussira à se faire élire chancelier de la république, éliminant dans la foulée, et toujours à Munich, ses adversaires politiques lors de la Nuit des longs couteaux en juin 1934.

L’autre point de passage obligé à Munich est la Marienplatz, où se trouve le nouvel hôtel de ville, la colonne de Marie et dans le fond les tours de la Frauenkirsche, le Notre-Dame munichois. Très sympa, même si le style teuton reste un peu austère.

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La balade dans la vieille ville permet de voir une architecture plaisante et typique des villes d’Europe occidentales.




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A l’opposé de ça, il y a en périphérie de la ville le stade de l’Allianz Arena du Bayern qui, même si on n’est pas fan de foot, s’avère à voir.
On vient à Rome pour voir le Colisée  Dans 2000 ans, les touristes viendront sûrement visiter ce stade également. A ceci près que les gladiateurs avaient une toute autre aura que les footballeurs d’aujourd’hui.
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Enfin, on n’oubliera pas l’englisher garden, énorme Central Park local au nord de la ville, 
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et bien sûr le Deutsches Museum, plus grand musée scientifique du monde, qui nous offrit porte close, la science et la culture s’arrêtant bien évidemment d’être accessible à tous ceux qui en ont le temps les jours fériés.


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Après une journée de visite, nous reprenons la route le lendemain vers le nord, en direction de Nuremberg.

Sur la route, dans les faubourg de Munich se trouve le camp de concentration de Dachau.
Premier camp ouvert par le régime nazi en 1933, il était destiné au départ aux opposants politiques, avant de s’intégrer rapidement au processus de solution finale.

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On peut y voir les baraquements des prisonniers, les fours crématoires et les chambres à gaz camouflées en douches où vous pouvez y pénétrer. Inutile de dire que vous n’en menez pas large.


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Le camp est maintenant un mémorial pour la paix.
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Sur la route qui nous mène de Munich à Nuremberg, on peut expérimenter ce qui fait le charme des autoroutes allemandes et le rêve de tous les conducteurs du monde : l’absence de limitation de vitesse.

C’est assez exceptionnel à vivre. Imaginez, vous roulez avec un petit 160 et vous vous faites déposer comme une fleur à chaque instant par des avions de chasse. Et l’Allemand ne roule pas en Peugeot. Non, l’Allemand est en Audi, BM, voire VW et pas de l’entrée de gamme. Ce sera minimum 150 chevaux. Du coup, une hiérarchisation naturelle se crée sur les voies : les petits mecs comme moi qui roulent en Golf sont sur la file de droite (même à 160, en dessous, vous devenez le danger), au milieu 180 et à gauche 200. Et ça marche très bien comme ça. 
A la différence des couillons de Suisse un peu plus tôt qui roulent à 120 sur la file de gauche et qui vous déboîtent devant sans prévenir. Je rappellerai au passage que le taux d’accident en Allemagne est le plus faible d’Europe.
Dois-je également ajouter que les autoroutes en Allemagne sont intégralement gratuites (même pas de vignette comme en Suisse ou en Autriche) et que je n’ai pas vu l’ombre d’un radar ou d’un policier caché. Le plaisir de conduire est ici bien présent mais le contraire serait étonnant au pays de la voiture.

Bref, nous voilà à Nuremberg, connue pour son centre-ville médiéval mais surtout pour ses procès. 




C’est en effet là que seront jugés en 1945 les criminels de guerre nazis qui en avaient fait leur capitale idéologique et qui donnera à la ville sa triste renommée internationale. 

J'avais d'ailleurs voulu au départ intituler cet article "Du putsch au procès". Où que l'on aille en Allemagne, on est en effet assez vite rattrapé par l'Histoire de la seconde guerre mondiale. Difficile de passer à côté d'un lieu qui ne soit pas marqué de l'empreinte nazi.

Nuremberg a aussi cette particularité d’avoir a été totalement détruite par les bombardements de la seconde guerre mondiale et quasiment tout ce qu’on peut y voir de nos jours a donc été reconstruit. 
Et malheureusement, ça se voit. 
Les pierres sont en aggloméré, les joints au ciment, les poutres mal faite. Ça ne fait pas vraiment authentique dans les détails et donc le charme avait personnellement du mal à opérer.



Il n’empêche qu’en faisant abstraction de cela, le centre-ville y est très charmant.







Une fois la ville visitée et une nuit passée sur place, nous reprendrons la route tôt le lendemain matin pour nous diriger cette fois vers l'Autriche.

Suite au prochain article.

1 commentaire:

Loïc a dit…

L'Allemagne souffre d'une mauvaise réputation pas méritée.